Conférence débats à Tigzirt
Posté par rcdbrto le 17 avril 2010
A l’initiative des trois sections RCD de la daïra de Tigzirt, une conférence-débat a été animée par Mohand Ikarbane, Achour Imazatene et Arezki Tirouche respectivement, sénateurs, député et élus APWce mercredi 14 avril 2010, à 10 heures, à la salle de cinéma « Mizrana ».
Smaïl Oguerroudj, président de la Section d’Iflissen, a souhaité la bienvenue au conférenciers ainsi qu’à toute l’assistance, tout en réitérant que la poursuite du combat du RCD quant à la revendication de l’officialisation de la langue Amazighe, telle que contenue dans l’appel à la mobilisation et à la marche du 20 avril 2010.
Donnant la parole à Mr Mohammed Ikerbane, celui-ci a rappelé la genèse du combat identitaire, qui ne saurait être circoncit à la seule date du 20 Avril 1980. L’assistance apprendra que dès 1892 grâce à Si Amar Oussaïd Boulifa, pionnier de la prise de conscience de la dimension amazighe, en publiant un livre là-dessus. Cela a coïncidé avec la création de l’Etoile Nord Africaine (l’ENA). Sauf que Messali Hadj a tronquée cette dimension en affirmant que l’Algérie est arabe !
Avec la création du PPA, 13000 militants sur les 18000 qu’il comptait, étaient issus dela Grande Kabylie. Ceci démontre l’éveil de cette région au sein du Mouvement National. Ali Laïmèche, auteur du célèbre hymne « Amis U amazigh Ekker », s’est confronté aux idéaux baathistes. C’est ce que l’on appelle communément ; la crise berbériste de 1949. Avec la marche de Paris Bastille au début de 1954, les émigrés et les intellectuels de l’époque ont bravé la peur coloniale pour affirmer leur appartenance à une identité séculaire. S’en est suivi l’apport de l’association « Thiwizi » pour la reconnaissance de l’identité amazighe. La création de l’Académie Berbère, à Paris, a constitué un espace de travail et de lutte pour notre culture. Après le recouvrement de l’indépendance, l’orateur déplore les méthodes répressives des dirigeants de l’époque (Ben Bella et surtout Boumediene) sur les libertés individuelles et sur leur aversion sur tout ce qui représente
la Kabylie. L’annulation de la participation de Lounis Aït-Menguellet à Larbaâ Nat Irathen, lors de la fête des Cerises, le 19 juin 1974 a accentué la contestation kabyle. On s’en souvient du changement des noms des clubs sportifs en les amputant d’une lettre. Le génie des dirigeants est débordant de bourdes, puisque cela a donné l’effet inverse.
La JSK est devenue
la JET ! En voulant écarter les étudiants kabyles des campus d’Alger pour leurs activités « subversives », le pouvoir ne s’attendait pas que les amphis de l’Université de Tizi-Ouzou aillent constituer un bastion de l’éveil des consciences. Les lycéens étaient déjà préparés au combat. L’apport de
la JSK avait son poids dans le reste. Elle symbolisait une région !
Et l’on arrive à la goutte qui a fait déborder le vase : l’interdiction de la conférence de Mouloud Mammeri à l’Université de Tizi-Ouzou sur les « poèmes anciens » et sa séquestration pendant huit heures dans les bureaux de la wilaya pour le convaincre à y renoncer. Peine perdue. La contestation est telle que la région toute entière s’est embrasée. Touchant son paroxysme un certain 20 Avril. La question des Droits de l’Homme s’est posée avec acuité grâce à Saïd Sadi. Les tracts se diffusaient et se distribuaient clandestinement. Le rôle de la chanson engagée n’a pas été occulté par les animateurs de cette conférence. Des noms ont été cités. Mr Ikerbane a fait un parallèle avec nos voisins marocains, qui eux, sans répression, sans effusion de sang, sans blessés, sans emprisonnement, avec des moyens conséquents, ils ont pu construire une langue amazighe, respectée. Contrairement au HCA, qui est l’ombre de lui-même, son équivalent marocain, l’IKRAM jouit d’une véritable prise en charge en oeuvrant dans l’intérêt de cette langue. Pour dire tout le décalage qui nous sépare et les sacrifices consentis par les Algériens pour pouvoir s’exprimer dans leur langue.
Achour Imazatene a pour sa part fait destémoignages par rapport au 20 avril 1980 alors qu’il était lycéen à Tizi ouzou avant de convier les présents à prendre part à la marche du RCD, ce mardi 20 avril 2010 à 10h00 à Tizi-ouzou.