Le chantage et les intimidations n’ont pas eu raison de la volonté de dire non
Posté par rcdbrto le 11 avril 2009
photo inspirée du quotidien El Khabar
Le forcing électoral exercé par l’administration dans la wilaya de Tizi Ouzou, à l’encontre des électeurs, par le chantage et les marchandages, s’est vérifié par l’envahissement des mairies tôt le matin par des jeunes qui demandaient aux P/APC de leur délivrer des cartes de vote afin d’y faire porter la mention « a voté ».
Faut-il signaler que des dizaines de citoyens ont du céder au chantage mais… en votant à blanc. A titre illustratif, les commune de Béni Douala et de Bouzeguène ont enregistré respectivement 27% de bulletins nuls sur les suffrages exprimés pour la première et 15% pour la seconde.
La peur des représailles du pouvoir a été telle qu’un citoyen de Chaoufa, commune de Mekla, est tombé en larmes après qu’on lui ai refusé de consigner la mention « a voté » sur sa carte d’identité nationale. Il n’avait pas de carte d’électeur. Renseignement pris, il s’agit d’un cas parmi une centaine d’autres auxquels l’administration a promis une aide dans le cadre de l’habitat rural dans un lotissement en voie d’achèvement, pour peu que ces personnes justifient qu’elles ont voté.
Dans la même commune, dans les villages de Ath khir et de Sahel, les jeunes qui ont voté pour Mohand Said et Louiza Hanoun ainsi que ceux qui ont opté pour les bulletins nuls, ont crié au scandale parce que leurs voix ont totalement disparu au profit du candidat Bouteflika qui se voit attribuer 100% des suffrages exprimés.
A Aït Aggouacha, dans la daïra de Larbâa Nath Irathen, et avant l’entame de l’opération de vote, 193 bulletins du Président-candidat Bouteflika ont été introduits dans l’urne vers 8h 10mn du matin. Ce fait nous a été rapporté par un surveillant d’un centre de vote réquisitionné par l’administration.
A Tizi Rached, le Président d’APC RND, indigné par le faible taux de participation de son village, s’est tout simplement autorisé le bourrage des urnes au profit de Bouteflika. Il a de surcroît menacé les encadreurs des bureaux de vote de représailles si jamais ceux-ci dénonçaient sa forfaiture.
A Iboudraren, le chef du centre de vote ne montre aucune gêne à revoir à la baisse le nombre d’inscrits sur le fichier électoral, arrêté à 4.130 électeurs, pour annoncer, après le dépouillement un nombre de 3.295 électeurs, soit 835 électeurs de moins. Un moyen de réduire le taux d’abstention.
A Amechras, à l’ouverture des centres de vote, les chefs de bureaux ont fait sortir de façon autoritaire les représentants des candidats afin de bourrer à huis clos les urnes. Résultats : vers 10h du matin, alors que le taux de participation moyen de la wilaya de Tizi Ouzou ne dépassait pas 1%, à Amechras, il était déjà de 4%. Ce taux est passé miraculeusement à 15% à midi.
Dans la commune de Tizi Ouzou, 7 bus transportant des « électeurs » ont été signalés du côté des centres de vote de Oued Aïssi. Localité désertée par les surveillants des autres candidats. A la nouvelle ville, un va-et-vient permanent de transporteurs publics a acheminé de nombreux électeurs, venus on ne sait d’où, pour pallier à la défection des citoyens de ce quartier de la ville. De plus, il est à noter que plus de 3000 militaires ont voté dans la ville de Tizi Ouzou.
Pour « donner encore plus de crédit » à cette mascarade, le taux de participation dans la wilaya de Tizi Ouzou annoncé vers 14h par l’administration avoisinait les 12%. Il a atteint, on ne sait par quel miracle, 22% vers 18h. Il a fini, comme chacun le sait et certainement au forceps, par un score de 31%.
Pour anecdote, le taux de participation dans la commune natale du directeur de campagne de Bouteflika n’a pas atteint le taux moyen de la wilaya. En effet, à Aït Yahia, il est seulement de 27%. Quant à la commune de Bouzeguène, région natale de Mohand Oul Hadj, ce taux est de 25%. Comme quoi, les personnes qui représentent le pouvoir en Kabylie ne pèsent rien. Cette région a toujours su reconnaître les siens.